Autodidacte, j'écris depuis quatorze ans et j'ai une recherche plastique depuis neuf ans : volume, toile et installation.
Volumes (bois, fer, plastique, objets) :
La fragilité de nos perceptions m'a amené à me questionner
sur l'utilité et le pouvoir des formes et des matières quand
à leur capacité à assagir notre goût du dialogue
avec la réalité, nos réalités.
Mise en relation de fragments, réutilisation d'objets délaissés
au-devant de la cohésion organisée qu'est le décor
de toute société, se découvrent en d'autres topographies
plastiques cette fois, qui sont autant une suggestion nouvelle qu'une
hypothèse cohérente.
Je créé des uvres exacerbant l'éphémère
objectivité de notre sensibilité. En cela, elles ne parlent
plus le langage de leur fonction, elles ne s'assignent plus. Je tente
de décoder, de revivifier ce qui avait pu se perdre.
La cohérence démultipliée par mes assemblages suggère
plus qu'organise définitivement.
Et ce n'est peut-être qu'un hasard formel si les matériaux
, loin de toute doxa ont de la sensation de l'écoulement du temps
une certaine mesure.
Sur toile :
La recherche de spontanéité qui cherche à brasser
et transcender les limites de la couleur est la base de mes recherches
picturales avec la lumière et le vide. Le geste transcende le motif
et détermine la couleur, dialogue incessant entre la multiplicité
des plans, transparente respiration qui use parfois aussi de papiers tendant
à déréaliser toujours plus l'espace de la toile.
C'est dans cet ordre que ma peinture répond de tout ce qui la constitue
d'inspiration et d'évocation sans jamais s'y soumettre.
Je développe aussi actuellement sur toile emballée des compositions
avec du scotch que j'ai retiré de supports de mon choix. En laissant
en un hasard contrôlé la base de mon outil, je ponctue l'espace
en une abstraction où la transparence et les éclats de couleurs
aussi bien que bribes de mots et photographies se dissolvent plastiquement
en une nudité faite d'équilibre et d'une poétique
du vide.
Installation :
L'agencement de l'espace est la base de sa neutralisation, chaque construction
vise à capter et à déboussoler au profit d'une magnétique
brèche
dans le champ d'appréhension formelle du spectateur. L'humour noir
qui parfois pointe est le propre du vertige que je cherche à instiller
et le contraire d'un repli sur soi frileux. La décharge émotionnelle
et mentale d'un no man's land circonstanciel
où la matérialité des éléments utilisés
destitue toute fonction symbolique, je cherche une expérience où
l'association vise à effriter la distinction artificielle entre
art et vie.